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  • Photo du rédacteurEmilie Reboul

L'échec de mon projet entrepreneurial

L’idée timide qui émerge.

L’euphorie de l’opportunité confirmée auprès de potentiels utilisateurs.

La concentration, la détermination à faire de cette opportunité, une réalité.

Solitude.

Le doute, qui vient, qui part, à propos de tout. L’idée est-elle la bonne ? Est-ce que ça va marcher ? Est-ce que je suis capable d’aller au bout ? Comment y arriver ? Tant de questions aux réponses changeantes en fonction de l’humeur du moment.

Rester optimiste et poursuivre, coûte que coûte.

Ne rien lâcher.

La concentration, la détermination à faire de cette opportunité, une réalité proche, tangible.

Solitude.

L’essoufflement associé au doute m’emmènent au fond de mon abîme personnelle. Comment vais-je y arriver ? Qui suis-je pour penser ne serait-ce qu’un instant que je vais y arriver, là où tant d’autres ont échoué ?

Je lutte.

Le combat contre moi-même est remporté, me revoilà déterminée.

La résolution qui change tout, la solitude doit s’arrêter. C’est une nécessité.

Une pièce se rajoute à la base de l’édifice pour le rentre plus solide, c’est l’arrivé de l’associé.

Échanges.

Un poids s’enlève de mes épaules, je ne suis plus seule.

Des échanges et des avancées.

Le temps continue sa course et le délai initial fixé pour le lancement ce projet, se rapproche. Qu’importe, ça avance, ça se concrétise.

Nous voilà bien lancés.

Mais la foudre nous frappe en plein vol. Touchés nous aussi par la Covid-19. Des pièces qui ne viennent plus, un prototype qui ne peut plus se terminer, des priorités qui ne sont plus les mêmes pour les collectivités, l’associé encore étudiant qui doit bouleverser son planning n’est plus disponible à son tour.

Le délai fixé initialement, sonne le glas.

C’est la fin.

C’est la fin pour moi, fin de mon projet. Je n’ai plus d’argent véritablement pour vivre, je vis au crochet de mes parents, je n’ai plus le temps et je n’ai plus d’associé.

L’échec est cuisant.

J’ai tant donné.

Mentalement je garde le moral, ça va aller, je vais rebondir.

Et en fait non.

Non ça ne va pas, non je ne rebondis pas. Je suis face à mes échecs, face à toutes mes erreurs. Les regrets sont là, m’accompagnent au quotidien.

Mon bilan est simple, j’ai échoué et je peux en prendre qu’à moi-même.

La solitude entrepreneuriale est un ennemi. Mon côté solitaire a été mon pire ennemi, celui qui m’a précipité vers ma perte, vers la perte de ce projet entrepreneurial dont je vois encore le potentiel au quotidien. Je n’ai même pas réussi à m’entourer convenablement, car je n’arrive pas à fonctionner en mode réseau. Je suis restée la plupart du temps seule. Pourquoi ? Je ne sais pas. Ce n’est même pas une question d’avoir peur qu’on me vole l’idée, pas du tout, je la partageais avec qui voulait. Alors quoi ? Je suis juste solitaire par nature, ce n’est peut-être pas très compatible.

Je n’ai pas assez travaillé, pas assez dur, pas assez efficacement. J’ai collecté des tonnes d’informations sur le secteur, son fonctionnement, ses acteurs, sa législation, ses innovations nationales et internationales. J’ai tant appris mais je n’arrive pas à le valoriser. Je fais quoi de toutes ces connaissances enregistrées ? Je ne sais pas.

J’ai appris sur moi-même également. Les idées ne sont pas un problème pour moi, je les trouve facilement, une fois que le problème est cerné, mais la réalisation, c’est une autre histoire. C’est le niveau au-dessus. Après tout, tout le monde a des idées, au fond je ne fais rien de mieux. J’ai juste voulu tenter, elle est là ma différence. Je ne suis peut-être pas faite pour être la numéro un, comme je l'ai toujours voulu. Ma vrai place est peut-être celle de second.

Me voilà à la dérive.

Dérive avec un but incertain. Dire je veux travailler, n’est pas suffisant. Dire que je suis intéressée par le développement durable, l’entrepreneuriat, la sensibilisation auprès des jeunes, n’est pas assez. Tout ça n’est pas précis. Je n’arrive pas à l’être.

Alors je dérive.

Je dérive vers le rebond j’espère, je ne me suis pas donnée le choix.

Je dois rebondir. Et vite.

Je rebondirai.


L'entrepreneuriat n'est pas donné à tout le monde, cependant il faut avouer que ce type d'aventure, qu'elle soit soldée par un succès ou un échec, nous permet d'apprendre énormément sur soi-même.

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